Xavier Driencourt : Quand l’arrogance française propose des mesures absurdes contre l’Algérie

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Xavier Driencourt : Quand l’arrogance française propose des mesures absurdes contre l’Algérie

Les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie continuent de s’intensifier, alimentées par des déclarations provocatrices d’acteurs politiques et diplomatiques français. Dernière sortie en date, celle de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, qui a proposé des mesures de rétorsion contre l’Algérie, notamment l’interdiction des vols d’Air Algérie et l’imposition de restrictions de déplacement aux diplomates algériens en France. Ces propos, teintés d’arrogance et de condescendance, reflètent une incapacité chronique de certains cercles français à accepter la souveraineté algérienne et à traiter l’Algérie comme un partenaire égal.

Des mesures déconnectées de la réalité

Xavier Driencourt, dans une interview accordée au Figaro TV, a proposé une série de mesures qu’il qualifie de « réciprocité », mais qui relèvent davantage d’un esprit revanchard. Parmi elles, l’interdiction des vols opérés par Air Algérie. Selon lui, cette décision serait une réponse logique à l’incident impliquant l’influenceur Doualemn, renvoyé en France après avoir été expulsé d’Algérie.

Cette proposition est non seulement irréaliste, mais surtout déconnectée des réalités économiques et sociales. Air Algérie assure une grande partie des liaisons entre les deux pays, transportant des milliers de passagers, principalement des familles, des étudiants et des professionnels. En suggérant de pénaliser ces voyageurs, Driencourt démontre une vision simpliste et punitive, qui ignore les conséquences humaines et économiques d’une telle décision.

La rhétorique paternaliste et néocoloniale de Driencourt

Ce n’est pas la première fois que Xavier Driencourt fait preuve de mépris envers l’Algérie. Dans ses propos, il dépeint un pays incapable de se gérer et nécessiteux des « bonnes grâces » françaises. Sa suggestion d’imposer des restrictions de déplacement aux diplomates algériens en France est un exemple flagrant de cette posture.

Driencourt ne semble pas comprendre que l’Algérie, en imposant des autorisations aux diplomates français pour leurs déplacements en dehors des grandes villes, ne fait que protéger sa souveraineté et ses intérêts sécuritaires. Loin d’être un caprice, ces mesures répondent à un contexte local où la sécurité des étrangers est parfois mise en péril. Les propos de Driencourt, teintés d’ironie et de sarcasme, trahissent une incapacité à accepter que la France n’a plus le monopole des décisions.

Une posture de confrontation inutile et dangereuse

L’ancien ambassadeur va jusqu’à affirmer que ces mesures pourraient être mises en œuvre « dès lundi » par des responsables français comme Bruno Retailleau, sans nécessiter l’aval d’Emmanuel Macron. Cette précipitation montre à quel point les propositions de Driencourt manquent de profondeur stratégique et de réflexion à long terme.

En cherchant à punir l’Algérie pour des décisions souveraines, Driencourt alimente un climat de confrontation qui risque de compromettre des décennies de coopération diplomatique et économique entre les deux pays. Loin de favoriser une résolution des tensions, ces propos ne font que creuser davantage le fossé entre Paris et Alger.

Des contradictions flagrantes dans les propos français

L’un des aspects les plus frappants des déclarations de Xavier Driencourt est leur hypocrisie. La France, qui se targue d’être un pays respectueux des droits de l’homme et de la diplomatie, propose des mesures qui rappellent des méthodes d’un autre âge. Imposer des restrictions aux diplomates algériens en France sous prétexte de réciprocité est non seulement disproportionné, mais également contre-productif.

Ces contradictions illustrent un double standard : ce que Paris juge inadmissible sur son territoire devient soudainement acceptable lorsqu’il s’agit d’imposer des règles à l’Algérie. Cette rhétorique incohérente ne fait qu’affaiblir la crédibilité de la France sur la scène internationale.

Une méconnaissance des réalités algériennes

En critiquant les restrictions de déplacement imposées aux diplomates français en Algérie, Driencourt fait preuve d’une ignorance surprenante des dynamiques locales. Ces mesures, bien que contraignantes, répondent à un contexte sécuritaire spécifique. L’Algérie, qui a traversé une décennie noire marquée par le terrorisme, a mis en place des dispositifs stricts pour garantir la sécurité de tous les étrangers présents sur son territoire.

Plutôt que de reconnaître la légitimité de ces préoccupations, Driencourt choisit de caricaturer la situation, renforçant ainsi l’idée que Paris continue de mépriser les réalités et les choix souverains d’Alger.

L’impact potentiel de telles mesures

Si les propositions de Driencourt étaient mises en œuvre, les conséquences seraient désastreuses pour les relations franco-algériennes. Une interdiction des vols d’Air Algérie, par exemple, pénaliserait directement les diasporas des deux pays, alimentant un ressentiment encore plus grand envers Paris.

De même, imposer des restrictions aux diplomates algériens ne ferait qu’envenimer la situation, poussant Alger à répliquer avec des mesures similaires, voire plus sévères. Cette escalade risquerait de compromettre la coopération dans des domaines cruciaux comme la lutte contre le terrorisme, la gestion des migrations et les échanges économiques.

Un discours qui révèle une diplomatie française en déclin

Les déclarations de Xavier Driencourt sont le symptôme d’une diplomatie française en pleine crise d’identité. Face à une Algérie de plus en plus affirmée sur la scène internationale, Paris peine à s’adapter et continue de s’accrocher à des schémas dépassés.

En cherchant à imposer sa volonté par des mesures punitives, la France montre qu’elle n’a pas su évoluer dans un monde multipolaire où le respect mutuel est essentiel. Les propos de Driencourt, loin de renforcer la position française, ne font que souligner l’incapacité de Paris à gérer ses relations avec Alger de manière constructive.

un faux pas diplomatique aux conséquences durables

Xavier Driencourt, par ses propos provocateurs, illustre une attitude française qui continue de voir l’Algérie à travers le prisme du passé colonial. Ses propositions, déconnectées des réalités et teintées d’arrogance, risquent d’aggraver des tensions déjà vives et de compromettre des relations essentielles pour les deux pays.

Si la France espère maintenir un dialogue constructif avec l’Algérie, elle devra abandonner ces postures condescendantes et privilégier une approche basée sur le respect mutuel. Faute de quoi, elle continuera à perdre du terrain face à une Algérie qui, elle, ne cesse de réaffirmer sa souveraineté et son indépendance sur la scène internationale.

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