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Algérie : Pourquoi les femmes d’affaires algériennes sont absentes du sommet de l’influence en Afrique ?

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Algérie : Pourquoi les femmes d’affaires algériennes sont absentes du sommet de l’influence en Afrique

Le classement annuel de Jeune Afrique des 25 femmes les plus influentes en Afrique francophone, publié récemment, met en lumière la sous-représentation des femmes algériennes dans les sphères économiques du continent. Alors que le Maroc et la Côte d’Ivoire dominent ce palmarès, avec respectivement huit et quatre femmes présentes, l’Algérie n’a qu’une seule représentante : Sonia Rahim. Cette situation soulève des questions sur la place des Algériennes dans le leadership économique africain et les défis qu’elles doivent relever pour s’imposer.

Un classement dominé par le Maroc et la Côte d’Ivoire

Les Marocaines occupent huit des 25 places du classement, illustrant leur rôle clé dans des secteurs variés comme la finance, l’industrie et les technologies. Soutenues par un environnement entrepreneurial inclusif et des politiques favorisant leur émergence, elles bénéficient d’un accès facilité à des réseaux stratégiques.

La Côte d’Ivoire, avec quatre femmes dans ce palmarès, reflète également une évolution sociétale où les femmes jouent un rôle moteur dans une économie en pleine croissance. Ces résultats témoignent d’une ouverture progressive à l’égard du leadership féminin dans ces pays.

En revanche, l’Algérie, avec une seule représentante, reste à la traîne, soulevant des interrogations sur les obstacles structurels qui freinent l’émergence des femmes dans les sphères économiques.

Sonia Rahim : entre mérite et controverse

Sonia Rahim, 31 ans, a été retenue pour son rôle de directrice du développement du méga-projet immobilier Alger Médina, d’un montant de 2,5 milliards d’euros. Si ce poste témoigne d’une position stratégique dans l’économie nationale, sa nomination dans ce classement suscite des débats.

Selon Jeune Afrique, son influence serait également liée à son mariage avec Abdelwahab Rahim, un homme d’affaires influent. Cette dynamique, où l’influence féminine semble dépendre de relations familiales ou matrimoniales, est critiquée pour refléter une réalité encore très présente dans le monde des affaires africain.

Le magazine souligne que cette tendance n’est pas propre à l’Algérie, mais demeure un défi global, freinant la reconnaissance de femmes indépendantes dans des rôles influents.

Pourquoi l’Algérie est-elle si peu représentée ?

Plusieurs facteurs expliquent la faible présence des Algériennes dans ce classement. Le premier réside dans la structure économique du pays, encore largement dominée par les hydrocarbures. Ce secteur, historiquement masculin, offre peu d’opportunités aux femmes, contrairement aux industries innovantes ou technologiques, où les femmes sont plus susceptibles de jouer un rôle clé.

Par ailleurs, les normes culturelles et sociales limitent la participation active des femmes dans l’économie. Bien que l’accès à l’éducation pour les femmes ait progressé, les stéréotypes et les rôles traditionnels demeurent des freins à leur ascension.

Enfin, le manque de politiques publiques visant à promouvoir l’entrepreneuriat féminin et à faciliter l’accès des femmes aux postes de direction contribue à renforcer leur marginalisation dans les sphères influentes.

Les différences avec le Maroc et la Côte d’Ivoire

Contrairement à l’Algérie, le Maroc et la Côte d’Ivoire ont mis en place des initiatives spécifiques pour encourager le leadership féminin. Au Maroc, des réseaux professionnels et des incubateurs dédiés aux femmes permettent à ces dernières d’accéder à des opportunités dans des secteurs variés.

En Côte d’Ivoire, une économie diversifiée et en pleine croissance favorise l’émergence de talents féminins dans des rôles stratégiques. Ces contextes, bien que différents, montrent que des politiques volontaristes peuvent faire une réelle différence pour promouvoir l’influence féminine.

Que faut-il changer en Algérie ?

Pour améliorer la place des femmes dans les sphères économiques et leur permettre de rivaliser avec leurs homologues africaines, plusieurs actions sont nécessaires.

Premièrement, il est crucial de diversifier l’économie algérienne pour offrir des opportunités dans des secteurs innovants comme la technologie, les énergies renouvelables et les services.

Deuxièmement, des politiques publiques spécifiques doivent être mises en place pour soutenir l’entrepreneuriat féminin, notamment à travers des incitations fiscales, des programmes de mentorat et des formations en leadership.

Troisièmement, il est essentiel de valoriser les modèles de réussite féminine dans les médias et les institutions pour briser les stéréotypes et inspirer une nouvelle génération de femmes leaders.

Le rôle des réseaux professionnels

Un autre levier important réside dans le développement de réseaux professionnels dédiés aux femmes. Ces plateformes permettent de renforcer la visibilité des talents féminins, de faciliter l’accès à des opportunités stratégiques et de créer un écosystème favorable à leur développement.

Les exemples marocain et ivoirien montrent que ces réseaux peuvent jouer un rôle déterminant pour aider les femmes à s’imposer dans des environnements compétitifs.

 un signal d’alerte pour l’Algérie

La présence unique de Sonia Rahim dans le classement de Jeune Afrique est un signal d’alarme pour l’Algérie. Elle illustre non seulement les défis auxquels sont confrontées les femmes dans leur quête d’influence, mais aussi la nécessité pour le pays d’adopter des réformes structurelles pour changer cette réalité.

Avec une volonté politique accrue, une diversification économique et un soutien renforcé à l’entrepreneuriat féminin, l’Algérie peut espérer voir émerger une nouvelle génération de femmes leaders capables de rivaliser sur la scène africaine et internationale. Ce chemin est long, mais il est indispensable pour libérer le potentiel inexploité des femmes algériennes et leur permettre de jouer un rôle central dans l’économie du pays.

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