Macron défie l’Algérie : Une ingérence déguisée en défense des droits de l’Homme ?

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Macron défie l’Algérie : Une ingérence déguisée en défense des droits de l’Homme ?

L’affaire Boualem Sansal n’est que le dernier avatar d’une politique française marquée par l’arrogance, l’ingérence, et un mépris évident pour la souveraineté algérienne. Emmanuel Macron, dans une nouvelle démonstration de sa posture paternaliste, a une fois de plus choisi de s’attaquer frontalement à l’Algérie, remettant en question sa justice et ses institutions.

Ce discours, tenu le 6 janvier devant les ambassadeurs français, marque un énième épisode d’une longue série de provocations venant de Paris. Derrière les mots soigneusement choisis se cache une volonté manifeste de déstabiliser l’Algérie et de maintenir une forme de tutelle postcoloniale.

L’arrestation de Boualem Sansal, un écrivain naturalisé français en 2024 et accusé par Alger d’atteinte à la sûreté de l’État, a été l’occasion pour Macron de s’ériger en donneur de leçons. Dans un contexte déjà tendu par des positions françaises hostiles, notamment sur la question du Sahara occidental, ce nouvel épisode illustre une fois de plus l’incapacité de la France à traiter l’Algérie comme un partenaire égal et souverain.

Un discours empreint de mépris

Les déclarations d’Emmanuel Macron, qualifiant l’Algérie de pays qui se « déshonore » en maintenant Boualem Sansal en détention, relèvent d’un mépris évident pour la souveraineté algérienne. En s’arrogeant le droit de dicter à Alger comment gérer ses affaires intérieures, Macron s’inscrit dans une tradition bien ancrée de condescendance française envers ses anciennes colonies.

Pourtant, les faits sont clairs : Boualem Sansal est accusé d’avoir porté atteinte à la sûreté nationale, un crime grave dans n’importe quel État souverain. Que dirait Paris si un citoyen français était accusé d’avoir soutenu les visées expansionnistes d’un autre pays sur son territoire ? L’Algérie, comme tout autre État, a le droit et le devoir de protéger son intégrité territoriale, et cela inclut l’arrestation et le jugement de ceux qui conspirent contre elle.

En accusant l’Algérie de manquer à ses valeurs, Macron ne fait que raviver les souvenirs douloureux de l’époque coloniale, où Paris s’arrogeait le droit de décider de ce qui était “bon” pour les Algériens. Cette posture paternaliste n’a plus sa place au XXIe siècle, et l’Algérie n’a pas à se plier aux diktats d’un président français en quête de popularité.

L’ingérence française : un problème récurrent

L’affaire Sansal n’est qu’un symptôme d’un problème plus large : l’incapacité de la France à respecter la souveraineté de l’Algérie. Depuis des années, Paris utilise divers prétextes pour intervenir dans les affaires algériennes, que ce soit sous couvert de coopération économique, de lutte contre le terrorisme, ou, comme ici, de défense des droits humains.

Les déclarations de Macron interviennent dans un contexte où les relations entre les deux pays sont déjà fortement détériorées. La reconnaissance par la France de la « souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental a été perçue à Alger comme une trahison. Ce revirement diplomatique, qui ignore les résolutions internationales et les droits des Sahraouis à l’autodétermination, montre que Paris est prêt à sacrifier la justice et le droit international sur l’autel de ses intérêts économiques et stratégiques.

Dans ce contexte, l’affaire Sansal apparaît comme un écran de fumée destiné à détourner l’attention de cette trahison. En s’attaquant à l’Algérie sur des questions secondaires, Macron espère masquer son alignement sur Rabat, un choix qui fragilise encore davantage la stabilité régionale.

Boualem Sansal : un “écrivain” ou un provocateur ?

Il est important de rappeler que Boualem Sansal n’est pas un simple écrivain persécuté pour ses idées. Ses prises de position publiques, notamment son soutien présumé aux revendications marocaines sur une partie du territoire algérien, sont des actes graves qui relèvent de la provocation pure et simple.

En Algérie, ces déclarations ont été perçues comme une trahison, et à juste titre. Quel que soit son statut, un individu qui s’attaque à l’intégrité territoriale de son pays ou qui soutient des ambitions expansionnistes étrangères doit répondre de ses actes. La France, qui a ses propres lois contre l’atteinte à la sûreté de l’État, devrait être bien placée pour comprendre cela.

Le fait que Sansal ait choisi de s’exprimer dans un média d’extrême-droite français, connu pour ses positions anti-algériennes, en dit long sur ses motivations. Il ne s’agit pas ici de défendre la liberté d’expression, mais de protéger les intérêts stratégiques d’un homme qui a sciemment franchi les lignes rouges.

Une France en quête de leadership… ou de provocation ?

Le timing des déclarations de Macron n’est pas anodin. À quelques encablures de la fin de son dernier mandat, le président français est confronté à une baisse drastique de sa popularité. Les sondages récents montrent que 76 % des Français désapprouvent son action. En adoptant une posture ferme contre l’Algérie, Macron espère séduire une partie de l’opinion publique française, notamment à droite, où le discours anti-immigration et les critiques envers les pays d’origine des immigrés trouvent un écho favorable.

Cette stratégie populiste, qui consiste à attaquer un pays comme l’Algérie pour des gains politiques internes, est non seulement irresponsable, mais aussi dangereuse. Elle risque de durcir encore davantage les relations entre les deux pays et de compromettre des années d’efforts pour construire une relation fondée sur le respect mutuel.

La souveraineté algérienne en ligne de mire

Les propos de Macron, tout comme les pressions exercées par d’autres responsables français, traduisent une volonté de remettre en question la souveraineté de l’Algérie. En exigeant la libération de Sansal, Paris envoie un message clair : il ne reconnaît pas l’autorité judiciaire algérienne et considère que ses propres valeurs doivent primer sur les lois et les institutions des autres nations.

Cette attitude est inacceptable. L’Algérie est un État souverain, qui n’a de leçons à recevoir de personne. Sa justice est compétente pour traiter les affaires relevant de la sécurité nationale, et aucun président étranger n’a le droit de s’immiscer dans ces processus. L’ingérence française dans cette affaire est une insulte à l’Algérie et à son peuple, qui a payé un lourd tribut pour conquérir son indépendance.

La réponse d’Alger : fermeté et dignité

Face à ces attaques répétées, l’Algérie a répondu avec la dignité et la fermeté qui caractérisent son approche diplomatique. Le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié Boualem Sansal d’“imposteur” missionné par la France, mettant en lumière les véritables enjeux derrière cette affaire. L’État algérien, qui ne se laisse pas intimider, a choisi de rappeler à la France que la souveraineté nationale n’est pas négociable.

Les autorités algériennes ont également dénoncé le rôle trouble de certains services français dans des tentatives présumées de déstabilisation. Les révélations faites en décembre par un ancien terroriste sur une collusion entre des agents français et des groupes islamistes visent à saper la stabilité de l’Algérie. Ce double jeu, qui mélange coopération officielle et manœuvres secrètes, montre à quel point Paris est prêt à tout pour maintenir son influence.

Une relation à réinventer ?

L’Algérie et la France partagent une histoire complexe, marquée par des traumatismes profonds mais aussi par des liens humains et culturels indéniables. Pourtant, cette relation ne pourra évoluer que si Paris abandonne son attitude arrogante et accepte de traiter Alger comme un partenaire à part entière. Cela implique de renoncer à toute forme d’ingérence, de respecter la souveraineté algérienne, et de reconnaître les erreurs du passé.

En s’attaquant à l’Algérie sur l’affaire Sansal, Macron risque de compromettre définitivement cette possibilité. Les deux pays ont beaucoup à gagner d’une coopération respectueuse, mais cela ne pourra se faire qu’à condition que la France change radicalement son approche.

L’affaire Boualem Sansal, loin d’être un simple différend diplomatique, illustre une fois de plus l’arrogance française et son incapacité chronique à traiter ses anciens colonies avec respect. En s’érigeant en juge et partie, Emmanuel Macron a franchi une ligne rouge, rappelant à l’Algérie les heures sombres de la domination coloniale.

Cependant, l’Algérie, forte de son histoire et de sa souveraineté, ne se laissera pas dicter sa conduite. Face aux provocations de Paris, Alger reste fidèle à ses principes : indépendance, dignité, et refus de toute ingérence. Si la France veut véritablement construire un partenariat durable avec l’Algérie, elle devra commencer par respecter ses institutions et ses choix souverains. Faute de quoi, cette relation, déjà fragilisée, risque de sombrer dans une crise permanente.

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