Le 26 novembre, la Cour constitutionnelle d’Algérie a pris une décision importante en levant l’immunité parlementaire d’un sénateur et d’un député, tous deux issus de la wilaya de Mila. Accusés de délits graves, les deux parlementaires devront désormais répondre de leurs actes devant la justice. Cette décision a été publiée dans le dernier numéro du Journal officiel, marquant une avancée notable dans la lutte contre l’impunité des élus.
Le Sénateur Accusé de Multiples Infractions
Les Accusations : Détournement de Terrain Agricole et Construction Illégale
Le sénateur, identifié par les initiales B.E.A., est accusé de plusieurs infractions graves, notamment le détournement d’une terre agricole à des fins de construction. Selon les enquêteurs, il aurait vendu des parcelles de terrain comme étant constructibles alors qu’elles étaient destinées à un usage agricole, et ce, en utilisant des documents falsifiés.
En plus de cela, le sénateur est également accusé d’avoir érigé un bâtiment de trois étages sans permis de construire, ainsi que d’avoir exercé une activité commerciale (salles de fêtes) sans les documents requis, tels qu’un acte de propriété et un registre de commerce.
Le Conflit avec l’Autorité Publique
Les accusations se sont intensifiées lorsqu’il a été révélé que le sénateur avait joué un rôle majeur dans l’opposition à des travaux ordonnés par les autorités locales. En particulier, lors de la démolition du collège Ben Tounsi Amar par le wali de Mila, des affrontements ont éclaté entre les habitants et les forces de l’ordre. La Cour constitutionnelle a déterminé que le sénateur avait exacerbé la situation, obligeant ainsi l’autorité à revenir sur sa décision.
Face à la gravité des accusations, la Cour a jugé que les actes du sénateur n’avaient aucun lien avec ses fonctions parlementaires, mais revêtaient un caractère pénal. La levée de son immunité parlementaire a donc été prononcée, lui permettant d’être jugé pour ses crimes.
Le Député Accusé de Contrebande de Devises
Les Accusations : Violation des Règlementations sur le Change et la Contrebande de Devises
Le député B.A.I., également de la wilaya de Mila, fait face à des accusations similaires, mais dans un contexte différent. Il est accusé de violation des lois sur le change et le mouvement des capitaux, impliqué dans une affaire de contrebande de devises vers l’étranger.
Le Manque de Collaboration avec la Gendarmerie
Le député a été convoqué à plusieurs reprises par la gendarmerie nationale pour répondre aux accusations, mais il a refusé de se soumettre à ces convocations, ce qui a aggravé sa situation. En conséquence, la Cour constitutionnelle a décidé de lever son immunité parlementaire, permettant ainsi aux autorités judiciaires de poursuivre l’enquête et de juger ses actes.
Implications et Conséquences
Renforcement de la Lutte Contre l’Impunité
La levée de l’immunité parlementaire de ces deux élus constitue un signal fort dans la lutte contre l’impunité au sein de l’administration publique. Cette décision envoie un message clair selon lequel même les parlementaires, censés représenter la loi, ne sont pas au-dessus de celle-ci et doivent rendre des comptes s’ils commettent des actes illégaux.
Un Précédent Juridique pour l’Avenir
Ces événements pourraient ouvrir la voie à davantage de poursuites contre des élus potentiellement impliqués dans des activités criminelles. En effet, cette décision rappelle que la justice est indépendante et qu’elle doit être appliquée de manière équitable, quel que soit le statut de la personne concernée.
Confiance du Public dans les Institutions
La transparence et la fermeté de ces décisions renforcent la confiance du public dans les institutions algériennes. La levée de l’immunité des deux parlementaires pourrait inspirer une plus grande vigilance de la part des citoyens et des médias, contribuant ainsi à une plus grande responsabilité de la part des élus.
Conclusion
Les décisions de la Cour constitutionnelle d’Algérie de lever l’immunité parlementaire d’un sénateur et d’un député marquent un tournant dans la lutte contre la corruption et les abus de pouvoir. Ces actions illustrent un engagement croissant en faveur de la justice et de l’équité, tout en envoyant un message clair à l’ensemble des responsables politiques du pays : personne n’est au-dessus de la loi. Reste à voir si ces actions serviront de modèle pour une répression plus large des délits au sein des institutions politiques algériennes.