Au cœur d’Alger, dans le square Port-Saïd, l’atmosphère est chargée d’anticipation. Une foule se presse autour des bureaux de change informels, les yeux rivés sur les écrans affichant les taux de change. L’euro, cette monnaie européenne si convoitée, a pris les devants, montant en flèche comme un oiseau prenant son envol. La fièvre de l’euro s’est emparée du marché noir des devises en Algérie, pulvérisant des records historiques à un rythme effréné.
Ce dimanche 19 novembre, une nouvelle page a été écrite dans l’histoire des taux de change en Algérie. L’euro, cette monnaie qui semblait inarrêtable, s’est élevée encore plus haut, brisant son propre record établi à peine trois jours plus tôt. Dans les rues d’Alger, à Port-Saïd, le taux de vente de l’euro atteint un étonnant 234 dinars, tandis que l’achat se négocie à 232 dinars. Une progression spectaculaire qui a pris tout le monde de court.
Mais l’euro n’est pas la seule monnaie à faire sensation sur ce marché. Le dollar américain, monnaie emblématique du commerce international, s’est également hissé à des sommets, s’échangeant à 218 dinars à l’achat et 220 dinars à la vente. La livre sterling, quant à elle, connaît une relative hausse, avec un taux d’achat de 263 dinars et un taux de vente de 265 dinars. Le dollar canadien, monnaie moins médiatisée mais tout aussi impactante, s’échange à 156 dinars à l’achat et 158 dinars à la vente.
Le Mystère de la Hausse de l’Euro
Pourquoi donc cette montée vertigineuse de l’euro sur le marché noir en Algérie ? Alors que l’annonce de l’ouverture prochaine des bureaux de change officiels aurait pu suggérer une baisse de la demande sur le marché noir, les taux de change continuent de grimper en flèche.
L’explication réside dans une série de facteurs complexes, propres à l’économie algérienne et aux dynamiques du marché noir. Tout d’abord, la demande en euro a explosé, notamment en raison du retour des importateurs et des opérateurs économiques qui approvisionnent l’Europe. Cette augmentation de la demande a entraîné une raréfaction de l’offre, car les principaux fournisseurs d’euros, les immigrés algériens en Europe, ont réduit leurs envois de fonds vers l’Algérie.
Le marché noir des devises, comme tout marché, est soumis à la loi de l’offre et de la demande, et cette évolution tumultueuse en est la manifestation la plus criante.
Un Regard sur les Cours des Devises
Le tableau des taux de change au 19 novembre 2023 reflète cette flambée des devises étrangères sur le marché noir en Algérie :
| Devise | Achat (DZD) | Vente (DZD) |
|---|---|---|
| Euro (EUR) | 232 | 234 |
| Dollar américain (USD) | 218 | 220 |
| Livre sterling (GBP) | 263 | 265 |
| Dollar canadien (CAD) | 156 | 158 |
Il est important de noter que ces taux de change peuvent varier en fonction de l’emplacement et des modalités de l’opération de change. Ces chiffres ne sont valables que sur le marché informel des devises du square Port-Saïd, à Alger, et peuvent différer des taux pratiqués ailleurs en Algérie.
Le Marché Officiel : Une Autre Réalité
Cependant, il est essentiel de faire la distinction entre le marché noir et le marché officiel des devises en Algérie. Sur le marché officiel, les taux de change diffèrent considérablement :
- Euro (EUR) : 145,50 dinars
- Dollar américain (USD) : 134,28 dinars
- Dollar canadien (CAD) : 97,99 dinars
- Livre sterling (GBP) : 166,27 dinars
Les taux sur le marché officiel sont fixés par la Banque d’Algérie et sont généralement plus favorables que ceux du marché noir. Cependant, l’accès au marché officiel est limité et soumis à certaines restrictions.
L’Euro Domine le Marché Noir
L’Algérie est actuellement le théâtre d’une flambée spectaculaire des taux de change sur le marché noir. L’euro, en particulier, est en tête de cette course folle, établissant de nouveaux records historiques presque quotidiennement.
Cette situation révèle l’importance du marché noir des devises en Algérie et la complexité
des facteurs qui influencent les taux de change. Alors que le pays se prépare à ouvrir des bureaux de change officiels, le marché noir reste un acteur majeur de l’économie pour de nombreux Algériens.
L’envolée de l’euro sur le marché noir, bien que surprenante, met en lumière les défis économiques auxquels l’Algérie est confrontée, notamment la dépendance à l’importation et les fluctuations du marché mondial des devises. Pour les citoyens ordinaires, cela signifie des prix plus élevés pour les biens importés et une incertitude croissante quant à l’avenir de la monnaie nationale.
Il reste à voir comment les autorités algériennes géreront cette situation et si l’ouverture prochaine des bureaux de change officiels parviendra à stabiliser les taux de change. En attendant, le marché noir des devises continue de prospérer, avec l’euro en tête d’affiche, défiant toutes les attentes et pulvérisant les records.
Il est clair que la question des taux de change en Algérie restera au cœur des préoccupations économiques et financières du pays dans les mois à venir, et les observateurs du marché suivront de près chaque fluctuation de l’euro, du dollar et d’autres devises étrangères sur le marché noir, avec l’espoir que des solutions durables puissent être trouvées pour répondre à ces défis économiques complexes.
