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Jean-Noël Barrot : La France menace encore l’Algérie, mais avec quel poids ?

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Jean-Noël Barrot : La France menace encore l’Algérie, mais avec quel poids ?

Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, s’est récemment distingué par des déclarations aussi menaçantes qu’arrogantes envers l’Algérie. Brandissant la menace de « ripostes » face à ce qu’il qualifie de « posture d’escalade » d’Alger, le ministre illustre une fois de plus l’incapacité chronique de la France à traiter l’Algérie comme un État souverain et égal. Derrière ses paroles, teintées de condescendance néocoloniale, se cache une diplomatie en déroute, désorientée par un monde où Paris ne dicte plus ses règles. Retour sur des propos qui en disent long sur l’influence déclinante de la France et son obsession de vouloir imposer sa volonté à l’Algérie.

Jean-Noël Barrot : un ministre, beaucoup de menaces, peu de crédibilité

Depuis sa prise de fonction, Jean-Noël Barrot semble incarner cette diplomatie française arrogante et paternaliste qui croit encore pouvoir régner sur ses anciennes colonies. Ses récentes déclarations sur l’affaire Doualemn en sont une preuve éclatante.

L’affaire, qui porte sur le renvoi d’un influenceur algérien expulsé par la France et refusé par l’Algérie, est devenue le dernier prétexte pour Barrot de critiquer ouvertement Alger. En accusant les autorités algériennes de « posture d’escalade » et en menaçant de revoir les visas, l’aide au développement et d’autres coopérations, le ministre montre une attitude vindicative et déconnectée des réalités géopolitiques actuelles. Ces menaces, qui sonnent comme un refrain fatigué, traduisent l’impuissance de Paris face à une Algérie plus affirmée sur la scène internationale.

L’hypocrisie française face à la souveraineté algérienne

Les menaces de Jean-Noël Barrot illustrent une hypocrisie flagrante. La France, qui revendique le respect de sa souveraineté face à toute critique étrangère, ne cesse d’intervenir dans les affaires internes de l’Algérie. Refuser de recevoir un influenceur, jugé indésirable sur son sol, relève du droit souverain de l’Algérie. Pourtant, Paris y voit un affront, comme si l’Algérie devait automatiquement se plier à ses exigences.

Cette hypocrisie s’inscrit dans une longue tradition française de mépris envers l’indépendance algérienne. Depuis 1962, la France n’a jamais véritablement accepté de traiter l’Algérie comme un partenaire égal. Les menaces répétées, qu’il s’agisse de restreindre les visas ou de diminuer une aide au développement devenue insignifiante, montrent à quel point Paris continue de voir l’Algérie à travers le prisme colonial.

Des menaces dérisoires dans un monde multipolaire

Jean-Noël Barrot semble oublier que le monde a changé et que l’Algérie n’est plus dépendante de la France. Les menaces sur les visas, souvent utilisées comme levier de pression, n’ont plus l’impact qu’elles avaient auparavant. Les Algériens, confrontés depuis des décennies à des restrictions arbitraires, savent que ces mesures visent davantage à alimenter le discours populiste en France qu’à régler des différends bilatéraux.

Quant à l’aide au développement, elle ne représente qu’une fraction des relations économiques entre les deux pays. L’Algérie, forte de ses partenariats croissants avec des puissances comme la Chine, la Russie ou la Turquie, a démontré qu’elle pouvait se passer du soutien français. Les menaces de Barrot, loin d’intimider Alger, ne font que souligner l’incapacité de Paris à reconnaître la réalité d’une Algérie économiquement et politiquement souveraine.

Une diplomatie française en pleine déroute

Les déclarations de Jean-Noël Barrot ne sont pas un cas isolé, mais le symptôme d’une diplomatie française en déclin. Depuis des années, Paris accumule les échecs dans ses relations avec l’Algérie. L’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, critiquée à outrance par la France, ou encore la gestion des flux migratoires, montrent une France incapable de dialoguer sans chercher à imposer ses vues.

En agitant la menace des représailles, Barrot montre surtout que Paris n’a plus les moyens de ses ambitions. L’époque où la France pouvait dicter ses conditions à Alger est révolue, et chaque déclaration agressive ne fait qu’accélérer son isolement diplomatique dans le Maghreb et au-delà.

Alger répond par la fermeté

Face à ces menaces, l’Algérie adopte une posture claire : elle ne pliera pas. En refusant d’accepter Doualemn, Alger affirme son droit souverain de décider qui peut ou non entrer sur son territoire. Cette décision, perçue comme un affront par Paris, est en réalité une démonstration de force face à une France qui peine à s’adapter à l’ordre multipolaire actuel.

Alger ne cherche pas la confrontation, mais elle ne tolérera pas non plus les provocations. Cette posture, souvent mal comprise par les élites françaises, reflète une Algérie résolument tournée vers ses propres priorités et déterminée à diversifier ses partenariats internationaux.

Une France qui perd son influence en Afrique

Les déclarations de Jean-Noël Barrot ne font qu’illustrer une tendance plus large : la perte d’influence de la France en Afrique. Alors que de nombreux pays du continent cherchent à s’émanciper des liens historiques avec Paris, l’Algérie joue un rôle central dans cette dynamique.

En choisissant de renforcer ses relations avec des partenaires non occidentaux, Alger montre qu’elle n’est plus dépendante des diktats français. Cette stratégie, qui s’inscrit dans une vision à long terme, pourrait servir de modèle à d’autres nations africaines fatiguées des ingérences françaises.

un ministre, beaucoup de mots, peu d’impact

Jean-Noël Barrot, par ses déclarations agressives et ses menaces creuses, incarne une France incapable de se réinventer face à une Algérie affirmée. En cherchant à intimider Alger, il ne fait que souligner l’impuissance de Paris et sa difficulté à accepter la réalité d’un monde multipolaire.

L’Algérie, forte de sa souveraineté et de son indépendance, ne cédera pas face à des menaces dépassées. Si la France espère maintenir des relations constructives avec Alger, elle devra abandonner sa posture arrogante et privilégier un dialogue respectueux. Faute de quoi, elle continuera à s’isoler, perdant non seulement l’Algérie, mais aussi son influence déjà fragile dans tout le continent africain.

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