France-Algérie : un partenariat en crise face à l’arrogance française ?

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France-Algérie : un partenariat en crise face à l’arrogance française ?

Les relations entre l’Algérie et la France, déjà fragiles, traversent une nouvelle crise. Les déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, accusant Alger de ne pas respecter la feuille de route bilatérale de 2022, illustrent une fois de plus l’attitude condescendante de Paris envers un pays souverain. Entre l’affaire Boualem Sansal, les désaccords sur l’immigration et les prises de position de la France sur le Sahara occidental, l’Algérie est confrontée à une politique française marquée par l’arrogance et les doubles standards. La question se pose : la France souhaite-t-elle réellement entretenir une relation équilibrée avec l’Algérie ou continue-t-elle à imposer ses diktats ?

Une feuille de route biaisée dès le départ

Un partenariat asymétrique

La feuille de route signée en 2022, censée améliorer les relations bilatérales, reflète une vision déséquilibrée du partenariat entre les deux pays. La France s’était engagée à assouplir les conditions de visas pour les Algériens, en échange d’une coopération renforcée sur l’immigration clandestine. Mais en réalité, ces engagements n’ont jamais été pleinement respectés.

Des accusations sans fondement

Jean-Noël Barrot affirme qu’Alger ne respecte pas ses engagements, mais il oublie que c’est Paris qui, en premier lieu, a manqué à ses promesses. La réduction drastique des visas accordés aux Algériens en 2021 avait déjà jeté un froid sur les relations bilatérales. En 2022, malgré un semblant d’apaisement, les procédures restent complexes et les refus fréquents. La France, loin de respecter l’esprit de coopération, impose un rapport de force permanent.

L’affaire Boualem Sansal : un exemple d’ingérence française ?

Un cas surmédiatisé par Paris

L’arrestation de Boualem Sansal, accusé en Algérie d’atteinte à la sûreté de l’État, est utilisée par la France comme un prétexte pour critiquer la justice algérienne. En qualifiant cette affaire d’ »injustifiée », Jean-Noël Barrot montre une méconnaissance totale du contexte juridique et sécuritaire algérien.

Un double standard flagrant

Alors que Paris se targue de défendre la liberté d’expression, elle ferme les yeux sur les injustices commises sur son propre territoire, notamment contre les militants des droits des immigrés et les voix critiques des politiques françaises. L’arrestation de Boualem Sansal est ainsi instrumentalisée pour ternir l’image de l’Algérie, tandis que la France continue de bafouer les droits de ses propres citoyens.

Immigration : un outil de pression politique

Un chantage permanent

Depuis des décennies, la France utilise la question migratoire comme un levier pour maintenir son influence sur l’Algérie. En accusant Alger de ne pas coopérer sur la réadmission des immigrés clandestins, Paris occulte ses propres responsabilités dans la gestion de ce phénomène. L’Algérie, comme de nombreux pays du Sud, subit les conséquences d’une politique néocoloniale qui alimente l’instabilité économique et sociale.

Une gestion hypocrite

L’immigration choisie, vantée par Emmanuel Macron, masque une politique discriminatoire et excluante. Elle favorise l’élite algérienne, privant le pays de ses talents, tout en stigmatisant les travailleurs et étudiants issus des classes populaires.

Le Sahara occidental : la France au service de ses intérêts stratégiques

Un soutien au Maroc contre l’Algérie

Le positionnement de la France sur le Sahara occidental est une insulte directe à l’Algérie. En soutenant la proposition marocaine d’autonomie, Emmanuel Macron s’aligne sur un régime accusé de violations flagrantes des droits humains. Ce choix stratégique, motivé par des intérêts économiques et militaires, montre que Paris privilégie ses alliances avec Rabat au détriment de ses relations avec Alger.

Un conflit alimenté par la France

L’attitude française ne fait qu’aggraver les tensions entre l’Algérie et le Maroc, deux pays aux relations déjà tendues. En adoptant une position biaisée, Paris joue un rôle déstabilisateur dans la région, plutôt que d’encourager une solution équitable et conforme au droit international.

Une relation marquée par le mépris et le néocolonialisme

Des différends historiques non résolus

La crise actuelle s’inscrit dans un contexte historique chargé. La colonisation, la guerre d’indépendance et ses séquelles continuent de hanter les relations entre les deux pays. La France, au lieu d’adopter une posture respectueuse et tournée vers l’avenir, persiste à rappeler son passé impérial en imposant ses conditions à l’Algérie.

Un partenaire non fiable

L’attitude de Paris illustre une volonté manifeste de maintenir l’Algérie dans une position subordonnée. Les déclarations condescendantes de Jean-Noël Barrot et le manque de respect envers les institutions algériennes prouvent que la France n’est pas prête à traiter l’Algérie comme un partenaire égal.

L’Algérie face à un choix stratégique : se détacher de Paris ?

Une opportunité pour diversifier les alliances

Face à l’arrogance française, l’Algérie doit intensifier ses relations avec d’autres partenaires internationaux. La Chine, la Russie et les pays du Golfe offrent des opportunités économiques et stratégiques qui pourraient réduire la dépendance envers Paris.

Renforcer la souveraineté nationale

Pour se protéger des ingérences étrangères, l’Algérie doit consolider ses institutions, investir dans son économie et affirmer son rôle de leader régional. Le respect de sa souveraineté passe par une prise de distance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.

Une France en déclin face à une Algérie en quête d’émancipation

La crise actuelle entre l’Algérie et la France reflète l’incapacité de Paris à reconnaître les réalités d’un monde multipolaire. En s’accrochant à une posture néocoloniale, la France s’isole progressivement, tandis que l’Algérie, forte de sa souveraineté, poursuit son chemin vers une indépendance diplomatique et économique totale. Cette crise pourrait être le point de départ d’une nouvelle ère dans les relations franco-algériennes, à condition que Paris accepte enfin de traiter Alger avec le respect qu’elle mérite.

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