
Les affrontements se sont produits alors que 2.000 personnes s’étaient réunies devant la morgue d’un hôpital pour accompagner la dépouille d’Ali Mouchaïma.
Ce jeune homme de 22 ans a été tué par balles lundi à Daih, un des villages chiites des environs de la capitale, Manama, où les forces de sécurité sont intervenues pour mater le « jour de colère » organisé contre le gouvernement.
La police a tiré des grenades lacrymogènes sur la procession funèbre mais le cortège s’est reformé et a repris sa marche, a déclaré à l’agence Reuters le député Ibrahim Mattar, élu du groupe d’opposition chiite Wefaq.
Une personne a été tuée dans la bousculade – victime d’un tir par arme à feu, a dit Mattar – et sa mort a suscité des réactions de colère dans la foule, qui s’est mise à scander « Nous exigeons la chute du régime ».
Selon la police locale, les participants à la procession s’en sont pris à des policiers présents dans quatre véhicules. Un des manifestants a été blessé et a succombé après avoir été hospitalisé.
Les autorités bahreïnies ont présenté leurs condoléances à la famille de la victime de lundi. Le ministère de l’Intérieur a promis qu’une enquête serait ouverte sur les circonstances de son décès et que si un usage répréhensible de la force était établi, il y aurait des poursuites.
« J’ai confiance dans le fait que la vérité prévaudra », a déclaré pour sa part le ministre des Affaires étrangères, Khalid ben Ahmed al-Khalifa. « Nul n’accepte ce qui s’est passé. C’est un triste sentiment qui blesse tous les Bahreïnis. »
La population de Bahreïn est majoritairement chiite, mais sa famille régnante est de confession sunnite. Vendredi, tentant d’éviter une radicalisation de la protestation, le roi Hamad ben Isa al-Khalifa a annoncé le versement d’une allocation de 1.000 dinars (2.000 euros environ) à chaque famille du royaume et son gouvernement s’est engagé à libérer des adolescents mineurs arrêtés l’an dernier.
De grandes manifestations dans cette île-Etat du Golfe pourraient avoir un effet d’entraînement sur la communauté chiite d’Arabie saoudite, elle aussi marginalisée, jugent des analystes.
Reuters





