Dinar algérien : l’euro et le dollar entament 2025 sur une trajectoire ascendante

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Dinar algérien : l’euro et le dollar entament 2025 sur une trajectoire ascendante

Alors que l’année 2025 débute, le dinar algérien fait face à une hausse notable de l’euro et du dollar, tant sur le marché noir que sur le marché officiel. Cette montée intervient après une fin d’année 2024 marquée par des fluctuations importantes, notamment une chute prolongée de l’euro suivie d’un rebond inattendu. Retour sur les dynamiques des devises en Algérie et leurs impacts sur l’économie nationale.

Un début d’année sous le signe de la hausse des devises étrangères

Le 1ᵉʳ janvier 2025, l’euro a continué de grimper sur le marché noir, atteignant 246 dinars à Alger, au Square Port Saïd, lieu emblématique des échanges informels en Algérie. Cette progression marque une reprise après une baisse significative en décembre 2024, où l’euro avait chuté de 262 dinars à 242 dinars en seulement 20 jours.

Cette tendance haussière s’explique en partie par une augmentation de la demande en devises, traditionnellement forte en fin et début d’année pour des raisons touristiques et commerciales. Le dollar américain a également suivi cette dynamique, s’échangeant à 236,5 dinars contre 235,5 dinars la veille.

Les mesures gouvernementales pour contenir les fluctuations

Face à l’instabilité du marché noir, le gouvernement algérien a pris des mesures significatives en 2024 pour limiter les écarts entre les taux officiels et informels. Parmi celles-ci, la Banque d’Algérie a instauré un plafond annuel de 7.500 euros pour les devises exportées par les Algériens, qu’ils soient résidents ou non.

Une autre mesure phare concerne l’augmentation de l’allocation touristique. À compter de janvier 2025, chaque adulte algérien pourra bénéficier de 750 euros par an, contre seulement 100 euros auparavant. Cette réforme vise à réduire la dépendance des citoyens au marché noir, où les devises sont vendues à des taux bien plus élevés que ceux pratiqués officiellement.

Un marché noir toujours incontournable

Malgré les efforts gouvernementaux, le marché noir des devises continue de jouer un rôle prépondérant en Algérie. Le Square Port Saïd reste le principal lieu de référence pour les transactions, où les fluctuations des devises sont souvent plus marquées qu’au niveau officiel.

Cette prédominance du marché informel s’explique par plusieurs facteurs, notamment le contrôle strict des devises sur le marché officiel et les procédures parfois complexes pour accéder à des allocations en devises. Les Algériens préfèrent souvent recourir au marché noir pour répondre à leurs besoins immédiats, notamment pour financer des voyages ou des achats internationaux.

Une remontée limitée sur le marché officiel

Sur le marché officiel, l’euro et le dollar ont également progressé, mais dans une moindre mesure. Entre le 31 décembre 2024 et le 3 janvier 2025, l’euro s’est affiché à 141,2 dinars, contre 141,23 dinars la veille. Le dollar, quant à lui, a été coté à 135,65 dinars, poursuivant une légère hausse amorcée en fin d’année 2024.

Ces variations modérées contrastent avec les fluctuations importantes observées sur le marché noir. Elles reflètent la volonté de la Banque d’Algérie de maintenir une certaine stabilité dans les échanges officiels, bien que cela soit insuffisant pour dissuader les acteurs économiques de se tourner vers le marché parallèle.

Les impacts économiques de la hausse des devises

La montée de l’euro et du dollar face au dinar algérien a des répercussions significatives sur l’économie nationale. Tout d’abord, elle renchérit le coût des importations, notamment pour des biens de première nécessité comme les médicaments et les équipements industriels.

Cette situation affecte également les entreprises locales, qui doivent faire face à des coûts d’approvisionnement plus élevés, ce qui pourrait se répercuter sur les prix de vente et, in fine, sur le pouvoir d’achat des consommateurs. En revanche, cette hausse pourrait être bénéfique pour les exportateurs algériens, qui voient leurs revenus en devises augmenter en dinars.

Une économie en quête de diversification

La dépendance de l’Algérie aux hydrocarbures exacerbe les effets des fluctuations des devises. En dépit des efforts pour diversifier l’économie, les exportations de pétrole et de gaz restent la principale source de revenus en devises du pays. La baisse des cours mondiaux du pétrole en 2024 a fragilisé le dinar, rendant les réformes économiques encore plus urgentes.

La récente décision d’augmenter l’allocation touristique témoigne d’une volonté de mieux gérer les devises étrangères. Cependant, cette mesure devra s’accompagner d’une stratégie plus large pour encourager l’investissement étranger et stimuler les secteurs hors hydrocarbures, tels que l’agriculture, l’industrie et le tourisme.

Perspectives pour 2025

L’évolution de l’euro et du dollar face au dinar algérien en 2025 dépendra de plusieurs facteurs, notamment la demande locale en devises, les politiques monétaires de la Banque d’Algérie et les fluctuations des marchés mondiaux.

Les experts s’attendent à ce que les tensions sur le marché noir persistent, malgré les mesures gouvernementales. Une meilleure coordination entre les acteurs économiques et une réforme structurelle du système financier pourraient contribuer à réduire l’écart entre les taux officiels et informels, tout en renforçant la confiance des citoyens dans les institutions.

un défi persistant pour l’économie algérienne

La hausse de l’euro et du dollar face au dinar algérien en ce début d’année 2025 met en lumière les défis structurels auxquels est confrontée l’économie nationale. Si les mesures prises récemment témoignent d’une volonté de réguler le marché des devises, elles restent insuffisantes pour résoudre les problèmes sous-jacents.

La réduction de la dépendance au marché noir et la stabilisation du dinar nécessiteront des réformes profondes, tant au niveau économique que financier. En attendant, les citoyens et les entreprises continueront de naviguer dans un environnement marqué par l’incertitude et la volatilité des devises.

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